« La parole aux jeunes ! Notre monde sous vos yeux… « 

Quand on m’a demandé de couvrir le spectacle des jeunes de l’atelier créatif d’Ixelles pour Transe-en-Danse, j’avoue y être allée en traînant les pieds. Un spectacle d’adolescents ? J’appréhendais les clichés. Heureusement la suite des évènements a prouvé que je me trompais. Loin du mélo et des scènes convenues, ces jeunes là avaient des choses à nous dire.

Petit compte-rendu :

« La parole aux jeunes ! Notre monde sous vos yeux… » s’ouvre sur une scène de la vie de tous les jours, l’heure du souper dans une famille : les parents qui râlent sur les enfants qui ne décollent pas de la télé, l’ado qui n’en fait qu’à sa tête… Le ton est drôle et les dialogues bien sentis. Dans la salle les adultes rigolent en partageant des regards entendus. Puis la lumière s’éteint et une séquence vidéo commence. Les mêmes jeunes sortis de leurs rôles se confient sur leurs vies de famille.

Ces séquences vidéo viennent ponctuer la pièce entre chaque scène. Des dialogues intimes où les questions sont abordées avec sincérité et délicatesse : le déracinement, un parent absent, les premières amours…

La force de ce spectacle, c’est qu’il n a pas été crée par des adultes. Les ados y sont réellement touchants, parce qu’ils n’interprètent pas une vision que leurs aînés auraient projetée sur eux, mais leur propre vécu. Autour de la question de l’être et du paraître, des relations à l’école au cercle familial, chacun cherche sa place comme il peut. Une problématique commune qui s’exprime aussi dans leurs sketchs, leurs chants et leurs danses.

Coline Billen, directrice artistique de la compagnie Transe-en-Danse, fait partie des principaux intervenants de l’atelier à l’origine du spectacle. Pour travailler avec les adolescents, elle a fait le choix de se mettre en retrait : « Pour les vidéos, on leur a donné une caméra, quelques conseils techniques, puis on les a laissé s’interviewer mutuellement. Rapidement ils se sont aperçus que, malgré leurs différences, ils avaient beaucoup de choses en commun. C’est ce contenu qui a ensuite été mis en scène.»

Morgane (15 ans) a beaucoup apprécié ces échanges : « Ça nous a permis de nous rapprocher. Comme on était entre nous on s’est dit autant y aller franchement !».

Les intervenants de l’atelier sont partis du principe que l’initiation aux arts de la scène ne devait pas être une fin en soi, que la technique était avant tout au service de l’expression. « L’objectif c’est de créer un espace pour qu’ils puissent y sortir ce qu’ils ont sur le cœur, exprimer leur frustration et en faire quelque chose de constructif » nous dit Coline.

Après le spectacle les parents sont visiblement émus. « C’est précieux, c’est un vrai cadeau ce spectacle » me dit la mère de Morgane. Tandis que celle de Karelle, Guilène et Raymonde «tire son chapeau » aux artistes.

Les jeunes eux, sont partis se changer et se congratulent en coulisse. J’entends Horacio (13 ans) exulter depuis le couloir «  C’est super, on s’est vraiment tous donné à fond ! ».

Quand tout le monde se retrouve pour un verre, les parents partagent leur émotion et cherchent à connaître le ressenti des jeunes. Mais les ados restent des ados : face aux questions, la pudeur l’emporte. Troublés, ils préfèrent masquer leur gêne derrière les blagues et les ricanements. Tout a été dit pendant le spectacle, inutile d’en rajouter.

C’est finalement en aparté qu’ils se confient à nouveau. Tous partagent une certaine fierté, vis-à-vis du travail accompli et vis-à-vis de leurs parents. « Toute l’année j’ai râlé me dit Guilène, qui à 17 ans est la plus âgée du groupe. Avec l’école ce n’était pas toujours facile de venir aux ateliers, mais le résultat en valait le coup. Coline nous a poussé ; elle a eu raison. Ca nous a permis de nous défouler et de tisser des liens d’amitié. Avant j’étais plus solitaire. » Sa sœur Raymonde renchérit : « On apprend à s’ouvrir, à exprimer plus de choses, ça change. Et puis je crois que ma mère est fière. »  Morgane, qui appréhendait un peu la projection des vidéos, est aussi très heureuse des retours de sa famille : « C’est parfois bizarre de se voir au travers de la caméra exprimer des choses personnelles. Mais ça me fait très plaisir d’avoir pu monter ce spectacle et le jouer devant mes parents. »

Les jeunes se sont épanouis pendant cette année. Coline, elle, espère que cet atelier leur aura donné des clés pour se construire. «Toute l’idée derrière cet espace d’expression, c’est de ne plus subir mais d’être acteur. Écrire son rôle dans une pièce pour écrire son rôle dans sa propre vie, c’est un peu la métaphore de l’atelier. »

 Les adolescents de l’atelier 2010-2011 joueront à nouveau le 10/02/2012 pour l’ouverture de la maison de quartier d’Ixelles

Les ateliers pour adolescents sont gratuits.

Les inscriptions pour cette année 2011-2012 sont encore ouvertes.

Tous les jeunes de 12 à 19 ans y sont les bienvenus .

 Plus d’infos :

www.transe-en-danse.be

info@transe-en-danse.be

Crédits Photo:

Anna Massé


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